Dans la continuité de mes articles précédents pour la partie hypnothérapie de mon blog
Lorsqu’une personne souhaite se débarrasser d’un trouble psychologique, elle se renseigne généralement sur les différentes formes de thérapies possibles, parmi elles il y a par exemple la psychanalyse, tirée des travaux de Sigmund Freud, mais il y a également beaucoup d’autres formes de thérapies comportementales.
Je donne ici quelques précisions pour mieux comprendre les différences et points communs entre l’hypnothérapie et la psychanalyse, mais également avec d’autres formes de thérapies.
L’inconscient dans l’hypnose :
Une des particularités de l’hypnose est la définition et le rôle de l’inconscient dans la pratique même de l’hypnose.
L’inconscient est au cœur de la pratique de l’hypnose, autant dans les mécanismes qui amènent l’hypnose, mais également dans la stratégie thérapeutique utilisée dans l’hypnose Ericksonienne.
Milton Erickson pensait que notre inconscient agissait dans notre intérêt, et qu’il fallait lui faire confiance, il pensait également que l’inconscient avait souvent les réponses aux problématiques dans les apprentissages du passé, et qu’il avait également la possibilité, si ces apprentissages n’avaient jamais été faits, de profiter de la transe hypnotique pour découvrir et apprendre de nouvelles ressources.
L’inconscient est donc très actif pendant les séances d’hypnose, et le patient qui suit une thérapie par l’hypnose sera également actif, avec des exercices et des prescriptions de taches, dans la droite lignée des thérapies comportementales.
L’inconscient selon Freud
Sigmund Freud fut un des premiers à explorer et nommer l’inconscient, à une époque où l’on commençait à peine à s’intéresser à ce sujet.
Pour Freud ; l’inconscient se divise en 3 parties :
- Le “ moi “ : Il agit comme un filtre entre le “ ça “ et la réalité
- Le “ surmoi ” : il représente une censure pour les pulsions du “ moi “
- Le “ ça “ : Il représente les pulsions primitives liées au plaisir
Sigmund Freud a développé dans ses théories de grands raccourcis entre nombre de problématique et l’enfance, je ne serais pas aussi catégorique pour ma part.
Les grandes différences entre la psychothérapie et l’hypnothérapie :
Je commencerais ce chapitre pas une clarification :
Je suis hypnothérapeute, les informations que je donne ici représentent mon point de vue, et en aucun cas je ne me permets de porter un jugement négatif sur la psychothérapie.
Je ne pense d’ailleurs pas qu’il y ait de thérapie “ meilleur “ que d’autres, tout au plus de meilleurs thérapeutes, et des thérapies plus adaptées à certaines personnalités ou plus adéquat en fonction d’une problématique.
Psychothérapie :
Une psychothérapie complète se fait souvent sur la longueur, et le psychothérapeute a très souvent un rôle passif, il est souvent là pour aider le patient à identifier sa problématique, en écoutant, de par ce procédé, il faut généralement beaucoup de temps et de séances pour permettre au patient de commencer à faire son analyse.
Voici un texte très intéressant d’Ernest Rossi ou il identifie très bien les points forts et les points faibles de la psychothérapie, mais également de la psychanalyse :
“ Que les nombreuses écoles de psychothérapie reposent sur des conceptions largement divergentes, voire opposées et contradictoires, du comportement humain et obtiennent cependant globalement des résultats thérapeutiques identiques n’a pas diminué la confiance accordée à ces hypothèses générales. Pas plus que cela n’a amené les partisans de ces diverses écoles à réexaminer d’un œil critique et avec du recul les principes de leur enseignement. La complexité de ces interprétations théoriques du comportement humain, jointe au caractère routinier des procédures thérapeutiques, ont fait de la psychothérapie une entreprise prolongée compliquée et coûteuse qui est largement inaccessible à la grande majorité des patients. Ainsi s’est perdu l’idéal d’une psychothérapie rapidement accessible et facilement applicable. À la place, les diverses écoles de psychothérapie, et tout particulièrement celles qui sont d’orientation psychanalytique, ont élaboré leurs propres philosophies indépendantes et spécifiques, auxquelles les patients doivent s’adapter même quand ce n’est peut-être pas au mieux de leurs intérêts….
…L’hypothèse que la psychothérapie serait par nécessité une procédure compliquée et prolongée va à l’encontre de l’expérience générale de la vie quotidienne. Des événements simples de la vie de tous les jours, brefs et fugaces, on le constate souvent, peuvent exercer une influence profonde et durable sur les personnes. De tels événements peuvent découler entièrement du moment présent et déclencher des réactions importantes qui vont peser sur le présent et l’avenir de l’individu. Malgré les convictions sincères de tant de ceux qui adhèrent aux idées des écoles interprétatives de psychothérapie, ces réactions marquées à des événements du quotidien ne sont pas nécessairement le reflet ni la réédition d’expériences traumatisantes de l’enfance. Il ne s’agit pas de dénigrer, de quelque manière que ce soit, l’importance des traumatismes psychiques de la petite ou de la grande enfance ; il s’agit plutôt d’insister sur le fait que des expériences traumatisantes peuvent survenir à n’importe quel âge et peuvent n’être le reflet que de la situation vécue dans la réalité du moment. Pour comprendre les traumatismes, il n’est pas nécessaire de supposer l’existence de prototypes dans l’enfance.
Ernest Rossi
Collected papers, volume IV, Innovations en hypnothérapie, édition Satas
Hypnothérapie :
Une des particularités de l’hypnothérapie par rapport aux autres thérapies est bien évidemment l’état d’hypnose, c’est ce qui fait sa particularité et sans doute un de ses attraits pour le grand public.
Une des fausses croyances sur l’hypnothérapie serait que c’est cet état d’hypnose qui agirait et résoudrait tous les problèmes comme par magie.
Je vais une fois de plus citer Ernest Rossi, qui nous explique très bien les mécanismes de l’hypnose et de l’hypnothérapie :
Depuis les temps les plus reculés, les sorciers ont reconnu la valeur réparatrice du sommeil normal. Il n’est pas douteux que les incantations des premiers hommes-médecine aidèrent beaucoup d’êtres humains à trouver ce sommeil réparateur, tout comme une mère qui fredonne aide son enfant au sommeil agité à trouver un état apaisant de calme et de repos.
Cependant, avec la naissance du mesmérisme et la reconnaissance de l’hypnose en tant qu’outil thérapeutique au cours des deux derniers siècles, s’est développée l’idée erronée selon laquelle l’hypnose est par elle-même une force de guérison. Par quelque moyen mystérieux, elle est censée transcender les forces psychophysiologiques normales pour susciter des guérisons miraculeuses. Ceux qui ont sérieusement étudié l’hypnose savent par expérience que tout phénomène hypnotique peut se rencontrer dans le comportement normal de la vie quotidienne. Il n’y a aucune transcendance des aptitudes normales en hypnose. Tout au long de ma pratique, je n 'ai jamais trouvé la moindre valeur aux prétentions de pouvoirs paranormaux, de guérison miraculeuse, ou de perception extrasensorielle découlant de l’hypnose.
Dans tous les cas de ce genre que j’ai personnellement étudiés, j’ai constaté que les soi-disant pouvoirs para- normaux et les guérisons miraculeuses n’étaient que la mise enjeu d’états ou de processus psychophysiologiques normaux. Les soi-disant ESP (perceptions extrasensorielles) reposaient sur l’utilisation inconsciente de signaux minimaux. Nous avons tous beaucoup plus de possibilités que nous ne le réalisons. L’hypnothérapie consiste à susciter et à utiliser ces potentiels souvent cachés.
Les patients ont des problèmes précisément parce qu’ils ne savent pas comment utiliser toutes leurs aptitudes. De mon point de vue, le simple état de réceptivité tranquille induit par l’hypnose n’est donc pas curatif en lui-même (en dehors de l’aspect réparateur du repos et du sommeil mentionné plus haut). La valeur de l ’hypnose repose entièrement dans son utilisation comme moyen de faciliter les processus de guérison en déclenchant des réponses psychologiques et physiologiques qui amènent au bien-être de la personne tout entière.
Considérer l’hypnose comme une thérapie en elle-même est donc une erreur analogue à celle qui consiste à confondre intelligence et éducation. Les thérapeutes bien formés ont une connaissance étendue des processus psychologiques et physiologiques en relation avec leur domaine de compétence (les diverses spécialités de la médecine, de l’art dentaire et de la psychologie). Les hypnothérapeutes bien formés savent comment susciter et utiliser, à bon escient et avec méthode, ces processus psychophysiologiques afin de parvenir plus facilement aux objectifs thérapeutiques
Ernest Rossi
Collected papers, volume IV, Innovations en hypnothérapie, édition Satas
Vous trouverez plus de détails sur l'hypnothérapie sur l'article de mon blog qui y est consacré : Qu'est-ce-que l'hypnothérapie ?
Nombres de séances :
Si l’hypnothérapie fait en effet partie de la famille des thérapies brèves, cela ne veut pas dire que n’importe quelles problématiques peut se régler en 3 ou 5 séances, en effet, comme pour une psychothérapie classique, il faut parfois plus de temps et de séances pour résoudre une problématique.
Je suis totalement conscient qu’il peut parfois être compliqué pour des raisons d’agenda et de budget d’enchainer un grand nombre de séances, c’est pour cela que je vous proposerais toujours une solution qui pourra vous convenir, et il sera parfois préférable d’espacer les séances, et d’entamer également un travail personnel notamment à l’aide de l’auto-hypnose pour s’assurer de l’efficacité d’une thérapie qu’elle qu’elle soit.
Pour les personnes qui n’ont pas assez de budgets, ne pas hésiter à me contacter, je pourrais toujours vous proposer une solution.
Conclusion :
Vous l’aurez compris, il ne s’agissait pas dans cet article d’établir une hiérarchie dans l’efficacité des thérapies.
Je pense par exemple que l’art-thérapie est un merveilleux outil pour accompagner les enfants, la psychothérapie et la psychanalyse peuvent également être très efficace pour certains cas, l’EMDR également par exemple dans le traitement des syndromes post-traumatiques.
Je ne peux que vous conseiller de vous renseigner un maximum avant d’entamer une thérapie, afin de bien cerner les points forts et les points faibles de ce dernier, mais également de bien choisir votre thérapeute, afin de ne pas être déçu.